On vous présente... Marina

Bonjour Marina, pourrais-tu te présenter ?

Je m’appelle Marina. J’ai 67 ans. J’ai travaillé toute ma vie avec des groupes d’enfants, d’ados, d’adultes et des aînés à partir des écoles, des centres sociaux, de maisons de quartier, de lieux de soin ou de répit – avec des personnes immigrées, des primo arrivants, des personnes souffrant de fragilités psychiatriques. J’ai mené ces aventures humaines au travers  de l’écriture, de la lecture, des arts plastiques et de différents modes d’expression et de création : elles ont eu lieu en Belgique, en France, au Canada et au Costa Rica.

Ton parcours personnel est également teinté de créativité et d’originalité…

Oui, je suis maman d’un jeune que j’ai accueilli en famille d’accueil puis adopté. Il a une reconnaissance de handicap. Il vit aujourd’hui dans un papa habitat groupé inclusif et solidaire et est papa d’un petit garçon de trois ans. Je suis également maman d’accueil d’une jeune femme d’origine cubaine qui a deux enfants, qu’elle élève seule. Peux-tu nous en dire plus à propos de cet habitat inclusif  ? Il me semble que tu y as joué un rôle actif ? Oui, j’ai créé cet habitat inclusif et solidaire (HIS) avec toute une équipe à Tournai. Ce projet qui se nomme Anthélie, est réservé à des adultes en grande fragilité psychique. Nous avons pris 6 ans entre les premiers pas et l’entrée des habitants chez eux. C’est un processus, lent, long, difficile mais enrichissant qui demande un vrai engagement dans le temps avec d’autres. Le travail sur les valeurs, l’éthique, la gouvernance, la charte… tous les aspects juridiques et financiers sont des étapes à aborder. Et trouver un terrain, un bâtiment à transformer… tout cela demande beaucoup de temps.

“Après avoir pensé et construit le projet d’habitat dans lequel mon fils habite, j’ai été amenée à m’intéresser à ce type de projet pour moi-même à présent.”

Qu’est-ce qui motive ta présence et ton engagement au sein du collectif CABASA ?  

Après avoir pensé et construit le projet d’habitat dans lequel mon fils habite, j’ai été amenée à m’intéresser à ce type de projet pour moi-même à présent. J’ai déjà participé à plusieurs groupes de travail en Brabant wallon (Habitat et Participation, Hadadyle, les Florissants..) mais aucun projet d’habitat groupé n’a vu le jour à partir de nos réflexions. Je souhaitais rejoindre CABASA pour réfléchir en équipe à ce qu’on peut mettre en place cette fois pour les aînés (= Les Toujours Jeunes 😉) . Personnellement, dans l’idéal, je souhaiterais plutôt vivre en habitat groupé dans une petite ville ou à la campagne mais pas trop loin d’une gare et de commerces. Toute ma vie, j’ai habité dans un appartement ou une maison avec des voisins très proches et toujours avec des projets de coopération concernant par exemple, le jardinage, les repas, le partage d’outils, les machines, le partage de temps, d’espaces, de services ou de voitures…

As-tu une citation qui te porte et que tu aimerais partager à notre communauté ?

J’aime beaucoup la citation de Jean Furtos qui dit qu’ « Habiter, c’est mettre de soi en un lieu. Ce qui est fort différent d’être logé. S’il ne peut habiter, l’homme ne peut prendre place et cela s’appelle aujourd’hui l’exclusion. L’aider à habiter, cela s’appelle lutter contre l’exclusion ». Avec Cabasa, je souhaite explorer, rencontrer, imaginer, construire, partager….