On vous présente... Jean Louis
Jean Louis est un pensionné (très) actif de 76 ans, marié depuis 53 ans à Cécile, père de 3 enfants et grand-père de 5 petits enfants. Il est la force tranquille de CABASA et le gardien des chiffres de l'ASBL. Avec son parcours associatif très riche, il apporte son expertise utile à notre jeune collectif. Ici, il nous livre son parcours passé et ses aspirations pour le futur.
Quand on prend de l’âge, on se rend compte à quel point une problématique telle que la vieillesse est importante : où va t-on loger toutes ces personnes âgées qui sont et qui seront, à l’avenir, de plus en plus nombreuses ? Comme forcément, la tête vieillit aussi, il faut penser aux problèmes des personnes désorientées et c’est cela qui motive mon engagement au sein de CABASA.
Jean Louis, peux-tu te présenter et nous dire ce qui caractérise ton parcours ?
Je suis né en 1948 et marié depuis 1971. Mon épouse est infirmière et a soigné des jeunes et des personnes âgées. Elle m’a beaucoup inspiré. Elle s’est occupée beaucoup durant et après sa vie professionnelle de ses parents et beaux-parents. Elle a aidé des jeunes et des moins jeunes en qualité de bénévole pendant des années dans un établissement accueillant des personnes autistes, puis dans un home accueillant des enfants en attente d’adoption et simultanément dans une maison de repos.
Je suis donc un époux comblé. Nous sommes aussi des parents et grands parents heureux. Nous sommes tous les deux pensionnés.
Je suis diplômé en sciences économiques et les chiffres ont jalonné mon parcours professionnel assez varié. Après avoir fait un service d’objecteur de conscience pendant 24 mois, j’ai commencé ma carrière par le métier d’enseignant. J’ai également été animateur au sein de la Confédération du service civil de la jeunesse, une association que j’ai créée moi-même avec d’autres personnes. Cette organisation de jeunesse s’occupait des objecteurs de conscience. Ensuite, j’ai été fonctionnaire au sein du Ministère de l’Intérieur puis du Ministère des Finances en tant que chargé de la perception des impôts. Enfin, j’ai été directeur du service social du CPAS de Saint-Josse-ten-Noode, la commune la plus pauvre de Belgique.
Je suis pensionné depuis un certain temps, ce qui me permet de m’occuper de beaucoup de choses dont la Maison de la Paix à Ixelles, dans la continuité de l’objection de conscience. La Maison de la Paix héberge une dizaine d’associations, dont certaines ont très peu de personnel. Je m’y occupe de la gestion à tous points de vue. Je gère aussi l’asbl Agir pour la Paix qui est une organisation pacifiste et notamment, j’y aide à la comptabilité. Et puis, il y a CABASA où je suis bénévole également.
Quelle est la citation qui accompagne ton chemin de vie ?
“Si tu veux la paix, prépare la paix” est vraiment la citation qui dirige ma vie. Je ne peux vraiment pas être beaucoup plus loquace : ça résume tout. Je parlais l’autre jour avec quelqu’un qui travaille dans un CPAS et je lui disais que dans la vie “si tu veux aider, ce n’est jamais facile, surtout dans un cadre administratif mais tu auras fait la chose principale en montrant cette disposition d’aidant parce que c’est extrêmement important dans la vie de toute personne de se sentir accueillie par quelqu’un qui souhaite l’aider.” C’est aussi très important dans la vie quotidienne de sentir qu’il y a des gens qui ne vivent pas que pour eux-mêmes ou pour leur bien-être matériel mais aussi et surtout par souci d’autrui.
Quelle a été ta motivation à rejoindre notre collectif ? Qu’est-ce qui t’anime ?
Quand on prend de l’âge, on se rend compte à quel point une problématique telle que la vieillesse est importante : où va t-on loger toutes ces personnes âgées qui sont et qui seront, à l’avenir, de plus en plus nombreuses ? Comme forcément, la tête vieillit aussi, il faut penser aux problèmes des personnes désorientées et c’est cela qui motive mon engagement au sein de CABASA. Le lien s’est fait par l’intermédiaire de ma fille Catherine qui connaissait Alice et son projet. Et mon intérêt était important étant donné que j’ai rencontré dans ma famille ce problème de vieillissement avec des troubles cognitifs : j’en connais l’ampleur. Ça doit faire environ deux ans que je suis bénévole pour CABASA.
Quel est ton rôle au sein de CABASA ?
Naturellement, partout où je vais, on me demande si je peux apporter mon aide pour les comptes et bien entendu, je fais cela volontiers même si je ne suis pas comptable professionnel, ni expert comptable. Les aspects sociaux d’engagement de personnel et les matières qui y sont relatives sont aussi mon domaine d’expertise. C’est donc assez logique que je sois dans le conseil d’administration de CABASA pour appuyer son fonctionnement maintenant que l’association grandit. Grâce à mon engagement au sein d’autres associations, je sais ce qu’il y a lieu de faire ou de ne pas faire.
Comment vois-tu l’évolution de CABASA ?
Ce n’est pas encore précis mais je vois un avancement, pas à pas. Des gens compétents avancent dans une série de projets, notamment ceux soumis à des subventions. Nous avons une première subvention qui nous a permis d’engager un temps de travail équivalent à 40 %. Je suppose que l’association va obtenir dans un futur proche d’autres subsides pour développer ses projets. Nous sommes sur la bonne voie : les choses se mettent en place, petit à petit, sans précipitation. Je vois également, en dehors de notre collectif, que beaucoup d’autres gens sont intéressés par les questions qui nous occupent et c’est encourageant pour la suite.
Quel est le rêve que tu poursuis pour l’association?
Nous allons probablement pouvoir créer une réalité où, en collaboration avec d’autres associations, nous pourrons montrer une autre manière d’encadrer les personnes âgées et désorientées afin que celles-ci gardent le plaisir de vivre et surtout l’autonomie même dans les limites qui les contraignent. Il n’y a rien de pire que de ne plus avoir le droit de faire ce qu’on veut, d'être totalement dépendant, de ne pas pouvoir imaginer quelque chose dans le futur même proche...
Notre projet, c’est permettre à ces personnes de vivre dans un milieu où elles ont encore leur mot à dire et de garder des contacts sociaux possibles et enrichissants dans les limites de leurs capacités, c’est leur offrir autre chose que de les parquer et de les gaver de médicaments. J’ai l’espoir de voir quelque chose d’autre exister.